Le problème maintenant, c’est l’offre
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L’expérience prouve qu’après un confinement, quand l’économie redémarre, elle le fait avec énergie, dynamisée par une demande latente et des mesures de relance. À l’heure actuelle, la plus grande menace pour la reprise, outre l’incertitude de la pandémie, c’est la reprise de l’inflation. En plus de la hausse des prix des ressources et de l’immobilier et des généreuses mesures de relance budgétaire, les goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement représentent un frein important. À tout le moins, si les pénuries d’approvisionnement ne font pas grimper l’inflation, elles risquent de freiner la reprise… comme le laissait entendre le rapport sur l’emploi aux États-Unis du mois d’avril.
La pénurie de puces, au cœur de ce problème, a entraîné des retards de production chez les fabricants d’automobiles, d’ordinateurs, d’appareils numériques et de nombreux autres articles. Cette pénurie est en partie attribuable à l’annulation des commandes de puces par les entreprises au pire de la pandémie en 2020, et à la reprise rapide de la demande, qui oblige les fabricants de puces à faire des efforts démesurés pour répondre aux commandes. La très forte demande de biens électroniques (iPad, jeux vidéo) et d’équipement à domicile (vélos d’appartement) a également pesé.
Dans le secteur de l’automobile, la pénurie de puces a provoqué la fermeture temporaire d’usines et a retardé la production de certains modèles. Cela a poussé les acheteurs, et notamment les entreprises, vers le marché des véhicules d’occasion, où les stocks sont serrés. Ainsi, les prix des véhicules d’occasion aux États-Unis ont grimpé de 24 % sur une base annualisée au cours des six derniers mois et atteignent des records. Cela exerce une pression sur l’IPC, malgré la faiblesse persistante des prix des véhicules neufs. Cette année, la pénurie de puces pourrait entraîner une réduction de 7 % de la production automobile aux États-Unis et de 17 % au Canada, où le ralentissement est déjà plus marqué. Bien que la production automobile ne représente qu’environ 1 % du PIB dans ces deux pays, cette baisse importante et les répercussions sur d’autres secteurs pourraient freiner la croissance économique de 0,3 % au Canada si les pénuries persistent. Les annonces récentes des constructeurs automobiles donnent à penser que le ralentissement de la production va se poursuivre tout au long de la première moitié de l’année. Néanmoins, on s’attend à ce que la hausse de la production de puces au cours des prochains mois permette d’alléger la pression sur la production et les prix. Intel s’est engagée à commencer à fabriquer des puces pour le secteur automobile, mais la transition prendra du temps. TSMC, le plus grand producteur taïwanais de puces, qui fournit environ 70 % des puces pour automobile dans le monde, a déclaré qu’il pourrait répondre aux besoins minimaux des constructeurs d’ici la fin du mois de juin. De plus, le plan d’infrastructures du président des États-Unis prévoit 50 milliards de dollars pour la recherche sur les semi-conducteurs et leur fabrication, mais il faudra un certain temps pour que cela ait une incidence sur la production.
Outre la pénurie de puces, la pandémie a causé un large éventail de perturbations et de retards dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Les sondages auprès des entreprises démontrent que les délais de livraison des fournisseurs augmentent (l’indice ISM aux États-Unis se situe à un sommet de quatre décennies) et que les entreprises sont préoccupées par les pénuries de pièces et la hausse des coûts des intrants. Beaucoup d’entreprises croient que les problèmes d’offre persisteront jusqu’à la fin de l’année et que cela freinera la production, que cela réduira les bénéfices et que cela forcera de nombreuses entreprises à augmenter leurs prix à cause des contraintes sur la hausse de la demande. Entre-temps, les coûts d’expédition dans le monde ont presque quintuplé au cours de la dernière année et sont à leur niveau le plus élevé en dix ans, compte tenu de la forte demande de ressources et de matières premières et de l’engorgement des ports de Californie. Il faut souvent du temps pour que les frais d’expédition élevés retrouvent un niveau raisonnable, ce qui donne à penser que la pression sur les coûts et la production des entreprises va persister.
En plus de la pénurie généralisée de pièces, de plus en plus d’entreprises américaines signalent avoir de la difficulté à pourvoir les postes vacants, invoquant les préoccupations des travailleurs en matière de santé, la garde des enfants, le manque de compétences et même la bonification des prestations d’assurance-chômage qui sera maintenue jusqu’en septembre. Le taux de participation aux États-Unis demeure bien inférieur à ce qu’il était avant la pandémie, mais il devrait commencer à augmenter plus rapidement à mesure que le nombre de personnes vaccinées augmentera et que de plus en plus d’enfants retourneront à l’école. L’augmentation marquée et généralisée du salaire horaire moyen en avril, catalysée par le secteur de la restauration et de la vente au détail, pourrait constituer une première manche en ce qui concerne la concurrence entre les entreprises pour recruter des travailleurs. Les grands magasins ont déjà augmenté leur salaire minimum à 15 $ l’heure, cela devrait inciter les plus petits magasins à faire de même.
Les chaînes d’approvisionnement devraient recommencer à fonctionner plus librement à mesure que la pandémie s’atténuera. Cependant, la pénurie de main-d’œuvre pourrait s’intensifier. Dans un tel cas, elle freinera la forte reprise économique attendue, mais elle nourrira sans doute aussi l’inflation. Cela pourrait placer la Fed et la Banque du Canada dans la position peu enviable de devoir hausser les taux d’intérêt avant d’atteindre leurs objectifs de taux d’emploi maximum et de reprise inclusive.
Économiste principal et directeur général à BMO Marchés des capitaux, Sal Guatieri compte 20 ans d’expérie…(..)
Voir le profil complet >L’expérience prouve qu’après un confinement, quand l’économie redémarre, elle le fait avec énergie, dynamisée par une demande latente et des mesures de relance. À l’heure actuelle, la plus grande menace pour la reprise, outre l’incertitude de la pandémie, c’est la reprise de l’inflation. En plus de la hausse des prix des ressources et de l’immobilier et des généreuses mesures de relance budgétaire, les goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement représentent un frein important. À tout le moins, si les pénuries d’approvisionnement ne font pas grimper l’inflation, elles risquent de freiner la reprise… comme le laissait entendre le rapport sur l’emploi aux États-Unis du mois d’avril.
La pénurie de puces, au cœur de ce problème, a entraîné des retards de production chez les fabricants d’automobiles, d’ordinateurs, d’appareils numériques et de nombreux autres articles. Cette pénurie est en partie attribuable à l’annulation des commandes de puces par les entreprises au pire de la pandémie en 2020, et à la reprise rapide de la demande, qui oblige les fabricants de puces à faire des efforts démesurés pour répondre aux commandes. La très forte demande de biens électroniques (iPad, jeux vidéo) et d’équipement à domicile (vélos d’appartement) a également pesé.
Dans le secteur de l’automobile, la pénurie de puces a provoqué la fermeture temporaire d’usines et a retardé la production de certains modèles. Cela a poussé les acheteurs, et notamment les entreprises, vers le marché des véhicules d’occasion, où les stocks sont serrés. Ainsi, les prix des véhicules d’occasion aux États-Unis ont grimpé de 24 % sur une base annualisée au cours des six derniers mois et atteignent des records. Cela exerce une pression sur l’IPC, malgré la faiblesse persistante des prix des véhicules neufs. Cette année, la pénurie de puces pourrait entraîner une réduction de 7 % de la production automobile aux États-Unis et de 17 % au Canada, où le ralentissement est déjà plus marqué. Bien que la production automobile ne représente qu’environ 1 % du PIB dans ces deux pays, cette baisse importante et les répercussions sur d’autres secteurs pourraient freiner la croissance économique de 0,3 % au Canada si les pénuries persistent. Les annonces récentes des constructeurs automobiles donnent à penser que le ralentissement de la production va se poursuivre tout au long de la première moitié de l’année. Néanmoins, on s’attend à ce que la hausse de la production de puces au cours des prochains mois permette d’alléger la pression sur la production et les prix. Intel s’est engagée à commencer à fabriquer des puces pour le secteur automobile, mais la transition prendra du temps. TSMC, le plus grand producteur taïwanais de puces, qui fournit environ 70 % des puces pour automobile dans le monde, a déclaré qu’il pourrait répondre aux besoins minimaux des constructeurs d’ici la fin du mois de juin. De plus, le plan d’infrastructures du président des États-Unis prévoit 50 milliards de dollars pour la recherche sur les semi-conducteurs et leur fabrication, mais il faudra un certain temps pour que cela ait une incidence sur la production.
Outre la pénurie de puces, la pandémie a causé un large éventail de perturbations et de retards dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Les sondages auprès des entreprises démontrent que les délais de livraison des fournisseurs augmentent (l’indice ISM aux États-Unis se situe à un sommet de quatre décennies) et que les entreprises sont préoccupées par les pénuries de pièces et la hausse des coûts des intrants. Beaucoup d’entreprises croient que les problèmes d’offre persisteront jusqu’à la fin de l’année et que cela freinera la production, que cela réduira les bénéfices et que cela forcera de nombreuses entreprises à augmenter leurs prix à cause des contraintes sur la hausse de la demande. Entre-temps, les coûts d’expédition dans le monde ont presque quintuplé au cours de la dernière année et sont à leur niveau le plus élevé en dix ans, compte tenu de la forte demande de ressources et de matières premières et de l’engorgement des ports de Californie. Il faut souvent du temps pour que les frais d’expédition élevés retrouvent un niveau raisonnable, ce qui donne à penser que la pression sur les coûts et la production des entreprises va persister.
En plus de la pénurie généralisée de pièces, de plus en plus d’entreprises américaines signalent avoir de la difficulté à pourvoir les postes vacants, invoquant les préoccupations des travailleurs en matière de santé, la garde des enfants, le manque de compétences et même la bonification des prestations d’assurance-chômage qui sera maintenue jusqu’en septembre. Le taux de participation aux États-Unis demeure bien inférieur à ce qu’il était avant la pandémie, mais il devrait commencer à augmenter plus rapidement à mesure que le nombre de personnes vaccinées augmentera et que de plus en plus d’enfants retourneront à l’école. L’augmentation marquée et généralisée du salaire horaire moyen en avril, catalysée par le secteur de la restauration et de la vente au détail, pourrait constituer une première manche en ce qui concerne la concurrence entre les entreprises pour recruter des travailleurs. Les grands magasins ont déjà augmenté leur salaire minimum à 15 $ l’heure, cela devrait inciter les plus petits magasins à faire de même.
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